Carnet de route

Compte rendu de la sortie initiation des gens de l'ONF (Territoire du Val Suzon)

Le 08/12/2024 par Fabrice COUHIER

 

Fin juin, alors que j’étais au boulot, je reçois un coup de fil de Soso ; je me doute un peu de la raison de son appel. En effet sous l’impulsion de Marinette, il cherche encore quelques encadrants, pour la sortie à la Combe aux Prêtres. On emmènerait 6 personnes de l’ONF en initiation et il lui faut autant d’encadrants.

On a rendez-vous sur place dans la carrière en bas du village de Francheville où s’ouvre l’entrée du gouffre, ce samedi 29 juin au matin.

Pendant qu’une partie de l’équipe, s’occupe d’apprêter nos hôtes (ajustage des baudriers, essais des baby gros…baby grosse si l’on respecte l’écriture inclusive Lol), ces fameuses sous-combinaisons spéléo ; Mais un legging et une polaire fait très bien l’affaire (c’est une petite sortie, on n’aura pas le temps d’avoir froid… quoi que !). Le tout recouvert d’une combinaison intégrale résistant à l’abrasion.

Olivier équipe en corde la partie classique et moi, j’installe un équipement dans le petit puit parallèle afin de mieux gérer l’encadrement en cas de problème. Je reste en bas des puits, tandis les collègues s’occuperont de l’arrivée des personnes dans la diaclase du haut. Ça y est, c’est parti, cela s’active en haut. Soso m’interpelle « Fabrice, tiens toi prêt, on t’envoie du monde ! » J’assure la descente depuis le bas en étant prêt à intervenir sur le brin de corde ; il ne faut pas que les gens prennent de la vitesse. Et ainsi de suite nos invités descendent paisiblement, quand tout à coup une petite bouteille d’eau vient, fracassante, s’écraser à quelques mètres de nous ! Le port du casque est bien utile et reste la règle en spéléo.

Une fois tous réunis, nous poursuivons la descente jusqu’à la rivière qui est toujours aussi majestueuse (niveau affiché 11 cm sur le bargraphe implanté en rive gauche), nous la descendons jusqu’au siphon aval où elle disparait. (Ce dernier fait environ 85m par -5m) ; mais nous la retrouverons bientôt après le passage de la chatière… Ah la chatière, elle peut être impressionnante la première fois, avec son filet d’eau et sa voute basse ; et oui il faut parfois ramper en spéléo, pour atteindre des volumes plus vastes. A chacun sa technique, qu’en certains vont allègrement tremper dans le ruisseau, d’autres plus gainer ne mouilleront que les avants bras et les genoux. Au bout de 15 à 20 mètres on peut relever la tête et retourner les galeries plus imposantes : la galerie des merveilles avec son lac de boue (bien asséché depuis l’ouverture en aval du gouffre des Rochottes), puis la vire que l’on négocie sur corde (galerie imposante et légèrement inclinée drapée de fistuleuses au plafond et où l’on retrouve la rivière d’une limpidité bleutée en contrebas). Nous accédons ensuite à une galerie fossile par le biais d’une corde à nœud, ou l’on peut admirer des sapins d’argile au sol, des concrétions multiples avec des plafonds à plus de 40m de haut par endroit. La suite m’apparait toujours aussi féérique : la salle des gours avec ses très gros volumes (plafond à presque 60m pour 10 à 15m de large) et ses gours magiques qui scintillent sous nos lampes (j’adore ce paysage souterrain qui m’émerveille à chaque fois). On traine un peu devant toute ces beautés et il va falloir penser à faire demi-tour. Mais nos hôtes semblent partant pour poursuivre dans la rivière qui nous attends en contrebas ; il est vrai que celle-ci est attirante, une petite vire et une corde à nœud nous y emmène ; cette fois nous nous arrêtons au pont de singe où quelques-uns s’y aventurent. Il est temps de faire demi-tour, on commence à avoir faim. La pause déjeuner est la bienvenue même si la galerie n’est pas très adaptée. Nous repassons la vasque où les plus grands ne mouilleront que la culotte… la chatière, la rivière et enfin la base des puits.

Je s’é-équipe le tobogan pendant que le reste de l’équipe commence à remonter. C’est toujours un peu long la remontée sur corde, mais tout s’est bien passé, personne n’a faibli. Le seul regret que je peux avoir c’est de ne pas avoir sorti ma couverture de survie car on s’est caillé en attendant (certains étaient bien mouillés). Promis, je ne le ferai plus !

6 Encadrants du CAF Dijon : Soso & Annick, Marinette & Jean, Oliver, Fabrice.

6 Initiés ONF : Marlène & Gabriel, Léo, Jules, Thomas, Mathieu


 

Témoignages de forestiers … 6 pieds sous terre !!

Marlène (Conservatrice de la RNR du Val Suzon) accompagnée par son fils Gabriel : « J’en avais rêvé, le Club Alpin l’a fait !! Lancée au départ comme une boutade (« Allez j’aimerais bien aller voir le gouffre de la Combe au Prêtre ! » ), l’idée a fait son chemin (Merci Marinette !) et nous nous sommes retrouvés à 6 néophytes, suants et transpirants, à nous équiper sous un soleil de plomb devant la promesse d’un rafraichissement : l’entrée toute fraiche du gouffre.

La découverte fut plus qu’à la hauteur de cette promesse. Très bien équipés et encadrés par les 6 accompagnateurs professionnels et bienveillants du CAF, nous avons découvert, émerveillés, toutes les beautés du monde souterrain : rivière à l’eau limpide, gours, concrétions tout en délicatesse et en finesse. Un moment magique et suspendu dans le temps qui s’est passé à merveille grâce à nos encadrants. Une autre dimension sous les racines de nos forêts !

Et encore quelques souvenirs les jours suivants avec quelques courbatures et des belles images dans la tête.

Un grand grand merci au CAF pour ce très beau cadeau !. »



Léo, responsable de l’unité territoriale Montagne : « Je pense qu’on peut dire que les forestiers connaissent leurs territoires en surface mais qu’ils ne connaissent pas bien les sous-sols. Cette sortie nous permet d’améliorer notre connaissance du territoire en plus d’avoir été réalisée dans un super cadre avec le CAF qui nous a, gentiment, tout fourni. «



Thomas, chargé d’études à l’ONF : « C'était une journée très riche physiquement comme émotionnellement, et nous n'aurions pas pu rêver mieux pour une session de d'apprentissage de la spéléologie. Merci encore à eux de nous avoir permis de découvrir la beauté des sous-sols du Val Suzon et à leur encadrement très professionnel et chaleureux. »



Mathieu, technicien forestier territorial à l’ONF, triage de Curtil : « Un grand merci aux spéléologues. Situé sur mon triage c’était très intéressant de découvrir ce qui se cache sous terre,

Avec des personnes ouvertes et passionnées de faire découvrir à des novices ce monde sous terrain. »







CLUB ALPIN FRANCAIS DIJON
5 RUE CAPORAL BROISSANT
21000  DIJON
Contactez-nous
Tél. 03 80 43 86 02
Permanences :
Mardi, jeudi : 17h00 à 19h30
Agenda